Les bois du Québec selon Médard Bourgault : guide complet basé sur son journal

Quels bois Médard Bourgault préférait-il pour sculpter ? Merisier rouge, chêne, noyer, acajou canadien : voici son guide complet, basé sur son propre journal.


Introduction

Dans son Journal, Médard Bourgault ne parle pas seulement d’art et de foi : il donne aussi des conseils concrets sur le choix du bois, répond aux préjugés de son époque et affirme avec force la valeur des essences québécoises.

Ce guide rassemble — de façon claire et fidèle — tout ce que Médard a écrit sur les bois locaux, leur qualité et leur utilisation en sculpture.


1. Mythes sur les bois québécois : ce que Médard réfute

Un de ses contemporains lui avait affirmé que les bois du Québec ne convenaient pas à la sculpture à cause :

Médard répond sans aucune hésitation :

« Nos bois peuvent être employés en sculpture, pourvu que l’on sache choisir. »

Pour lui, la critique n’est pas basée sur la réalité mais sur un préjugé culturel :

« Si nos bois ne sont pas beaux, c’est parce qu’ils sont de chez nous. »

C’est un passage fondamental : Médard défend la richesse du pays et renverse la logique importation = qualité.


2. Les bois québécois “aussi bons que les exotiques”

Médard affirme que les bois du Québec valent ceux des régions chaudes, même pour les sculptures les plus fines :

« Ils se prêtent aussi bien à la sculpture que les exotiques des chauds pays, tels noyer noir, acajou et autre. »

Il place donc les essences d’ici sur un pied d’égalité avec :

Pour lui, la préférence pour les bois importés est un snobisme, pas un argument technique.


3. Le merisier rouge : le bois que Médard préfère

Une phrase très claire révèle sa préférence absolue :

« Notre merisier rouge pour moi est de beaucoup préférable à l’acajou des Philippines. »

Le merisier rouge est donc :

Son bois favori pour :

Pourquoi ?

Médard ne détaille pas les raisons, mais son avis laisse entendre :

Et surtout : c’est un bois du pays — ce qui compte énormément pour lui.


4. Le chêne du Québec : un bois solide “si le terrain est bon”

À propos du chêne, il écrit :

« À commencer par notre chêne s’il croît dans du bon terrain. »

Pour Médard, le chêne du Québec devient excellent si :

👉 Le chêne est un bon choix pour :


5. Le noyer et l’acajou “d’ici”

Médard classe les bois québécois au même niveau que ces essences haut de gamme :

Ce sont des bois qu’il connaît bien et apprécie :

Il ne dit pas qu’ils surpassent les exotiques, mais qu’ils les égalent — ce qui est déjà énorme.


6. Les bois qu’il déconseille : le sapin importé (Douglas / BCF)

Passage important :

« Nous avons délaissé presque partout nos beaux bois précieux […] pour les remplacer par de vilains et laids B.C.F. ou sapin de Douglas de la Colombie. »

Pour lui :

Le sapin importé est bon pour des coffrages, pas pour des œuvres d’art.


7. Sa logique générale : “sculpter le pays dans le bois du pays”

Tout son raisonnement mène à une conclusion simple :

Les bois du Québec doivent être la base de la sculpture du Québec.

Il écrit qu’on trouve dans la province tous les matériaux nécessaires, y compris pour les artisans :

« Pourquoi ne trouverions-nous pas les nôtres ? »

Il y a ici un message profond :


Conclusion : la leçon de Médard pour les sculpteurs d’aujourd’hui

À travers son journal, Médard transmet une vision claire :

Pour Médard Bourgault, choisir un bois, ce n’est pas seulement une question technique : c’est un geste d’identité, de fierté, de culture.

Jack Raphael